Einsturzende Neubauten , un nouveau mythe s’écroule

Mercredi 17 novembre 2010, Cité de la Musique, Porte de Pantin – 20h00 pétantes, Einstürzende Neubauten fête ses 30 ans. Je me faisais une joie d’assister à mon 3ème concert parisien de ce groupe qui a jalonné ma discographie marginale depuis 1980.

Arrivé à 20h40, dans la salle ovaloïde au plafond haut perché, le mythique groupe berlinois de musique industrielle a déjà commencé son set. Les chuchotements de Blixa Bargeld, puis le silence, puis la déferlante de percussion et la basse martelée  d’Alexander Hacke, la recette est classique mais a fait ses preuves… Seulement voilà, Blixa est énervé, il n’a de cesse de jeter des regards accusateurs à son ingé son et dans une pantomime un peu surjouée lui fait comprendre qu’il n’a pas de retour. Où est passé le personnage charismatique et habité de jadis ? La mêche est toujours là, le costume noir est le même, mais boudinne le chanteur qui a perdu de sa superbe. Hacke, en marcel blanc a pris aussi et sa longue chevelure ne suffit pas à dissimuler sa tonsure naissante.

Putain, ce que je me sens vieux en les voyant comme ça.  Mais la baffe n’est pas que physique… Ce soir, les Neubauten n’y sont pas, mais alors pas du tout.

Dans le morceau qui suit, l’enchainement chuchotement/silence/chaos sonore se répète et se répète et se répète… Chaque partie silencieuse est désormais ponctuée par l’intervention de deux ou trois plaisantins dans l’assistance qui tour à tour claquent des mains, balancent une vanne en teuton ou nous gratifient d’un rôt bien sonore… Ambiance.

Blixa s’adresse au public pour lui annoncé que le morceau suivant, vieux de 25 ans, n’a pratiquement jamais été joué en live. Et là, c’est le drame… à la 2ème reprise, le préposé au tuyau en plastique se plante dans sa partie… le morceau tourne sans génie, et c’est Blixa qui doit arrêté ses musiciens en leur disant « eh les gars, c’est fini ! ».

Morceau suivant, un truc s’effondre en fond de scène et c’est la panne de courant. Blixa ironise au micro en disant qu’ils ont joué partout et m^me dans des squattes et que le dernier endroit où il pensait qu’un truc pareil pouvait lui arrivé était bien LA CITE DE LA MUSIQUE. Et il annonce, que comme seules les perçus sont encore amplifiées qu’ils vont continué unplugged. C’est là que je dégaine l’iphone, juste par soucis de graver ce moment historique sur notre blog

(légende de la vidéo) « Ok, we come back when we have electricity again » dit Blixa à la fin.

Finalement, le courant est rétabli et le groupe nous gratifiera encore de 2 morceaux dont une reprise de Lee Hazlewood avant nous souhaiter sans conviction une bonne soirée et de tirer sa révérence … sans rappel… et c’est pas plus mal. Bilan : 30€ pour un set de 30 minutes donné sans conviction et sans flamme.

Alors qui incriminer ? Les Neubauten ? La cité de la Musique ? Je sais pas, peut-être les 2… mais en tout cas, ce soir j’ai un peu mal au cul.
Pour conclure, je préfère rester sur la méga claque qu’ils m’avaient foutu en 2000 pour leurs 20 ans…. faut pas vieillir putain !



5 commentaires sur « Einsturzende Neubauten , un nouveau mythe s’écroule »

  1. merci Lionel pour le lien…

    Rien à voir avec ce à quoi j’ai assisté le lendemain…

    En tout cas, bien qu’un cran en dessous de la dernière fois où je les avais vu au Bataclan, ça reste une très belle captation.

  2. Je viens de lire ton post sur ton blog… quelque part, ça me rassure presque que tu te sois toi aussi fait chier.

    Au delà du problème du choix des morceaux, je crois que mon malaise vient du fait que scéniquement, je ne m’y suis pas du tout retrouvé. En effet, un concert des Neubauten, c’était un peu comme sinon à une messe, du moins à une cérémonie. Il y avait une réelle prestance, voire même une grandiloquence, quelque chose dans l’air de palpable que je n’ai jamais retrouvé ce dernier soir. Le corps (usé par les années) était là, mais plus l’esprit.

    Des trucs tout cons: N.U. Unruh qui se plante dans les parties, ou le même qui s’excuse presque avec une expression du visage burlesque d’avoir balancé un pied de chaise métallique par terre pour créer un effet sonore… Geste qui jadis était théatralisé dans une attitude stricte et une austérité 100{10bfd2dac12c371e1ee211763f887d0bd22a0a3a83754ac004743943ddef435e} germanique. Dans la même veine, le bassiste qui dans le silence total fouette l’air avec un bâton et semble tout surpris de l’effet sonore produit… Par moment, on aurait dit les Monty Pythons…

    Voilou, je pense que j’ai tout dis là-dessus.

  3. disons que ça, j’ai pas voulu en parler pour pas alourdir l’article, mais puisque tu abordes le sujet, je pense que si, c’était bien prévu. SAUF QUE, 45 min après le concert rien n’avait commencé… et j’en ai eu ma dose… je me suis cassé. Despotes à moi ont attendu encore 20 min pour voir “de la danse contemporaine”, ils ont tenu 10 min.

    Cette soirée est certainement la plus pourrie et le plus péteuse que j’ai vécu depuis un sacré bail.

    Quant au concert de la veille, j’aimerais bien avoir des échos, mais à en juger de ce qui est visible sur youtube, ça devait pas être dytiranbique… Pour témoin cette video http://www.youtube.com/watch?v=YOt9FmcNgrk&feature=fvw où tu vois un Blixa ronchon et limite psycho… Mercredi, ce n’était pas à ce point là, mais pas loin…

    Inintiallement, sous l’effet de la colère, je voulais intituler le post: “Faut-il piquer les Neubauten?” … Par respect pour ce qu’ils m’ont apporté par le passé, je me suis abstenu d’user de méchanceté… Mais une chose est sure: s’ils ont la chance de fêter leur 40 ans, ce sera sans moi.

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