Bill, Louis, Jimi… et les autres.

Cela s’est passé le 27 mars dernier à… Monaco. Bill Wyman & The Rhythm Kings inauguraient une nouvelle boite de nuit : « le Moods ».

L’ex-bassiste des Stones qui a raccroché en 93, a remonté son propre groupe avec qui il tourne actuellement. Il se contente désormais de faire des reprises de bons vieux standards du rock. Ce soir-là, il accueillait en guest le plus stoniens des ex-Téléphone : Louis Bertignac. Au programme, 2 reprises d’Hendrix: Hey Joe dont voici la video et Red House.

 

Au delà de la performance de l’interprétation, c’est la rencontre entre ces deux hommes qui fait l’intérêt et n’ayons pas peur des mots, la beauté de cette vidéo.
Tout d’abord parce que la seule évocation de leur nom appelle forcément celui de deux groupes qui ont marqués – à des degrés différents – la mémoire du Rock’n’Roll. Aujourd’hui, vous pouvez parler de Téléphone ou des Stones à n’importe qui, fan ou non, il en ressortira toujours un souvenir. Je peux me tromper, mais je pense qu’ils ne seront pas légion, parmi les wanabee bombardés en couv’ des magazines dits "Rock", à pouvoir en espérer autant dans les 10, 20, 30 années à venir !

 

L’intérêt majeur de cette vidéo, c’est de montrer la rencontre entre le maître et l’élève: Bertignac sur scène aux côtés du bassiste du groupe qui lui a donné envie de jouer de la guitare, c’est comme un gosse qui donne la réplique à Casimir. Regardez bien le regard qu’il lui lance après le passage où il joue avec les dents.

C’est aussi le contraste entre le côté chien fou du Français, agitant de façon quasi-épileptique la tête dès que ses doigts entrent en contact avec les cordes de sa guitare, et l’apparent stoïcisme so british de Wyman qui, droit comme la Justice, le regard perdu dans le vide, "pose" sans emphase sa ligne de basse.

 
 

C’est con à dire, mais devant une telle démonstration de simplicité, devant l’évidence d’assister à un moment rare, de par le naturel qui se dégage des protagoniste, un seul mot me vient à l’esprit: RESPECT.

Je m’explique: on a beau passer son temps à scruter l’horizon à la recherche d’un nouveau son, d’un nouveau frisson, d’une nouvelle icône, à prendre des postures sur tel ou tel style de musique, à deviser gravement sur le Xième album de tel ou tel groupe, il n’est pas désagréable parfois de lâcher prise, de déposer les armes, de dire merde à cette course sans fin à la nouveauté (le Buzz est une invention marketing).

 

J’ai eu la chance de voir ce concert (filmé et réalisé par Ted Tarricone) dans sa quasi intégralité. Avec son air de pas y toucher, le père Wyman a su s’entourer de putains de cadors comme par exemple, Gary Brooker fondateur de Procol Harum aux claviers, Graham Broad batteur au palmares impressionnant, Beverley Skeete qui a déjà prêté sa voix tant aux Chemical brothers qu’Eurythmics, et un espèce de Redneck rouquin à l’orgue Hammond dont j’ignore toujours le nom mais dont je suis totalement fan depuis sa reprise tellement atypique de Johnny B. Goode.

 

Toute cette petite bande de seconds couteaux qui pourraient se la couler douce dans une maison de retraite nous baladent, pendant 2 heures, aux sources du Rock (chacun interprétant en moyenne 2 morceaux). Si ça devait rapeller un film, ce serait un mix en Space CowBoys et Blues Brothers. Le genre de film qui fait, certes, pas mal à la tête mais qui peut aussi parfois refiler une putain de patate.

 
Alors merde! Que demander de plus ?

Un commentaire sur « Bill, Louis, Jimi… et les autres. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *